La fish pédicure, une tendance apparue il y a quelques mois dans les centres de soins français et notamment à Montpellier, Marseille, Aigues-Mortes, mais n'est pas encore totalement reconnue. La fish pedicure divise. Car il est vrai que l’on ne connaît pas forcément grand-chose de cette technique.
Imaginez-vous bien assis dans un fauteuil avec les pieds posés dans un mini-aquarium dans lequel des petits poissons vous mangent les peaux mortes. Ces poissons, ce sont les garra rufa appelés aussi poissons-nettoyeurs ou poissons-chirurgiens d’eau douce qui proviennent du Moyen-Orient. Ils se nourrissent essentiellement de plantes aquatiques mais sont utilisés aujourd’hui pour le traitement des maladies de peau. En effet, ils libéreraient une enzyme aux vertus thérapeutiques ce que l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé réfute car aucune étude ne l’a encore prouvé.
Ce qui dérange le Conseil de l’Ordre des pédicures-podologues et dermatologues c’est le fait que certains instituts pas très nets utilisent un poisson chinois nommé Chin Chin qui provoque de légères coupures aux pieds à cause de ses dents mais qui à l’œil nu ressemble aux garra rufa. Certains organismes de santé alertent sur le risque de transmission d’agents pathogènes sur les personnes souffrant de diabète ou ayant des lésions cutanées aux pieds. Les centres de soins doivent donc adopter des règles très strictes comme la traçabilité des lots de poissons, l’obligation d’informer le client sur les risques encourus et évidemment le respect des procédures d’hygiène pour les usagers.
Pour la dermatologue Nina Roos, « les risques sur le plan microbiologique sont énormes car toute macération favorise l’apparition de germes, de mycoses ou de verrues », explique t-elle mais « surtout on trempe ses pieds dans un bac ou d’autres personnes ont peut-être des lésions cutanées ».
Noëlla, 23 ans a déjà eu recours à cette technique. « On dirait un peeling car lorsque le soin est terminé nos pieds retrouvent une peau de bébé », décrit la jeune femme mais « pas question de le faire tous les mois même si j’ai confiance en mon institut ! ».
Même son de cloche chez Lucie, coiffeuse, qui indique « avoir eu du mal à franchir le pas » mais qui au final a trouvé l’expérience plutôt « fun ». En revanche Béatrice, mère au foyer explique que « tant que la science ne m’aura pas démontrée que ce procédé est fiable et sans danger si l’hygiène est respectée, je continuerais à aller chez mon podologue ».
Il faudra attendre quelques années encore pour qu’un rapport énonce les bienfaits ou les dangers d’une technique utilisée depuis 1988 au Spa de Kangal en Turquie où des millions de malades souffrant de psoriasis viennent du monde entier.