Des chercheurs de l’Université nationale australienne ont mis en évidence chez les gambusies femelles d’étonnants critères de sélection de leur partenaire de reproduction.
Quand il s’agit de choisir un mâle pour se reproduire, les gambusies femelles optent généralement pour ceux qui ont toujours été nourris à leur faim. Des chercheurs de l’Université nationale australienne ont en effet consciencieusement étudié chez ces petits poissons invasifs les critères de sélection qui influent lors du choix du partenaire. Leurs travaux révèlent que face à plusieurs partenaires potentiels de reproduction, la gambusie femelle choisit celui dont les apports nutritionnels ont été constants durant tout son développement et délaissent ceux qui ont subi en début de vie un mauvais régime alimentaire.
Pour en arriver à une telle conclusion, les scientifiques ont élevé 365 gambusies de sexe masculin selon le protocole suivant : tous les petits ont été nourris de la même façon durant la première semaine qui a suivi leur naissance, puis la moitié d’entre eux ont été soumis à une alimentation restreinte pendant trois semaines contrairement au reste du groupe. A la fin de cette échéance, les poissons au régime ont bénéficié d’un apport en nourriture normal jusqu’à la fin de leur maturation sexuelle.
Dans un aquarium à trois compartiments, les chercheurs ont testé 47 paires, composées de deux gambusies presque identiques en taille, l’une ayant subi le régime, l’autre non. Les deux mâles ont été disposés chacun à une extrémité de l’aquarium avec au centre une femelle enfermée dans un cylindre transparent.
Les résultats de cette expérience, publiés dans la revue Biology Letters, montrent qu’une fois le cylindre retiré, la femelle est notablement plus attirée par le mâle n’ayant pas été privé de nourriture. Ce choix résulte en fait d’une étude méticuleuse des deux prétendants se distinguant par de subtils indices physiques tels que leur mode de déplacement ou encore la longueur relative de leurs organes génitaux. Selon les scientifiques, les gambusies de sexe féminin s’accouplent préférentiellement avec des individus plus susceptibles d’être en bonne santé.
"Si les hommes ont subi une période de mauvaise alimentation, ils pourraient être plus sensibles aux maladies, qu’ils pourraient ensuite transmettre à la femelle", explique Andrew Kahn, un des membres de l’équipe en charge de l’étude. Cité par Live science, il ajoute : "il y a également des raisons génétiques indirectes : en choisissant les hommes qui ont eu une histoire un meilleur développement, leur progéniture ont de meilleurs chances d'être capables de trouver de la nourriture quand ils sont jeunes".