La musique adoucit les mœurs de l’Homme, mais pas celles des animaux ! L’appréciation d’une mélodie est purement anthropique, puisqu’elle vient de l’éducation et de la culture humaine. Cependant, les animaux sont tout de même capables de reconnaître un morceau et de le mémoriser. Un exemple ? Le poisson rouge distingue un air de Bach d’un autre de Stravinsky et ce plus aisément que la majorité des Hommes.
La musique est l’un des dons de l’humanité les plus mystérieux, se plaisait à dire Charles Darwin. Pourquoi aime-t-on la musique ? Difficile de répondre rapidement à la question, mais ce qui est certain, c’est que ce goût pour la mélodie est anthropique. Le goût est lié à notre éducation et à notre culture, et serait le résultat de l’évolution de la sélection sexuelle d’après Darwin. Les premières vocalises humaines ont servi à faire la cour, et seraient à l’origine de la musique.
D’un point de vue global, le monde animal, en dehors des Hommes, préfère le silence à la musique. Mais des animaux peuvent cependant reconnaître un air simple. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Behavioural Processes, montre même que les poissons rouges sont capables d’écouter la musique humaine et de reconnaître un air d’un autre. Dans l’article, l’équipe de recherche suggère même que ces poissons détectent les propriétés complexes des sons, comme le timbre.
Cette équipe japonaise, de la Keio University de Tokyo, a fait écouter à des poissons rouges la Toccata et fugue en D mineur, composée par Jean-Sébastien Bach et le Sacre du printemps, d’Igor Stravinsky. L'exercice pour les poissons consistait à distinguer ces deux morceaux pour avoir le droit de dévorer une petite boule de nourriture, suspendue à un fil. L'un des deux groupes de l'expérience était récompensé lorsqu'il entendait Bach tandis que l'autre devait réagir au Sacre du printemps.
La tâche a été plus que facile pour eux. Tous ont distingué les deux morceaux aisément, et se sont dirigés vers leur appât de nourriture aussitôt qu’ils entendaient l’air qu’ils avaient été entraînés à reconnaître. Ces poissons rouges semblaient toutefois plus intéressés par l’idée de se remplir la panse plutôt que par l’appréciation de la musique en elle-même. Loin d'avoir la très faible mémoire que les croyances populaires lui attribuent, le poisson rouge entend la musique et sait la reconnaître.