Une équipe de l'Université Laval au Québec, vient de réaliser la première carte génétique de l'omble de fontaine. Les résultats de ce travail de cartographie contribueront, entre autres, à améliorer les programmes de sélection en vue de développer une souche de truites plus performante en élevage et plus résistante à la maladie.
L'omble de fontaine, aussi connue sous le nom de truite mouchetée, constitue sur le plan économique l'une des espèces les plus importantes en aquaculture d'eau douce au Canada. Elevée pour la production alimentaire et l'amélioration de l'industrie de la pêche sportive, l'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) a une importance stratégique pour l'industrie aquacole du Québec. Dans un tel contexte, on comprend l'intérêt d'établir les fondements génétiques et moléculaires, par exemple, de la croissance, de la résistance aux maladies ou des conditions d'élevage de l'omble de fontaine.
La production de la première carte génétique de l'omble de fontaine comprend 300 nouveaux marqueurs situés dans les régions codantes du génome, mais cette carte ne décrit pas l'ensemble du génome. Elle permet toutefois de déterminer la position des locus quantitatifs (QTL) sur le génome pour différents gènes ayant une incidence sur les caractères de croissance, de stress ou de reproduction, et d'analyser leurs effets.
Les chercheurs se sont intéressés d'une façon particulière aux changements évolutifs très rapides de l'omble de fontaine causés par la domestication. En comparant un groupe d'ombles de fontaine domestiqués à une population contrôlée d'ombles sauvages, ils ont pu constater que le contrôle de l'expression de nombreux gènes avait évolué en l'espace de seulement quatre générations de domestication. Ces informations, jumelées à celles acquises par la réalisation d'une carte génétique, s'avèrent très utiles pour comprendre la dynamique d'hybridation ainsi que l'impact génétique des populations domestiquées sur les populations sauvages en milieu naturel.
Malgré l'importance de l'omble de fontaine dans l'industrie aquacole au Québec, soit plus de la moitié de la valeur de la production de cette industrie, il y a eu jusqu'ici relativement peu d'investissements en recherche afin d'assurer l'amélioration génétique de l'espèce.