Né le 10 juin, le bébé pése 110 grammes pour 31 centimètres. Il sera suivi pendant plusieurs mois et pourra, en fonction de sa croissance, être exposé au public. Quatre autres oeufs devraient éclore durant l’été.
« Océanopolis disposait depuis 2002 d’une femelle mais n’avait pas de mâle », souligne Dominique Barthélémy, responsable aquariologie. Un partenariat avec l’aquarium de la Porte Dorée (Paris), leur a permis d’obtenir un mâle en 2007.
Le requin zèbre est une espèce tropicale pouvant atteindre 3,50 mètres. Il tient son nom de sa robe rayée à l’état juvénile et a la particularité de changer de robe avec l’âge. Il devient alors tacheté tel un léopard d’où son autre nom de « requin léopard ». Sa répartition géographique va de l’Océan Indien à l’archipel Indo-Australien où il est le plus fréquent. Il passe une partie de son temps posé sur le fond et se nourrit de crustacés, de mollusques et de petits poissons à proximité des récifs coralliens.
Les requins zèbres sont ovipares, ce qui signifie que les femelles pondent des œufs qui ont l’apparence d’une enveloppe cornée, plus ou moins rectangulaire et renflée d’une vingtaine de centimètres de longueur. L’embryon se développe à l’intérieur de cette enveloppe pendant 5 mois environ avant de la déchirer pour en sortir.
Mesurant une trentaine de centimètres, le juvénile arbore alors une livrée noire ornée de points et de traits blanc crème, ce qui a valu à cette espèce son nom commun de requin zèbre. Sa croissance est ensuite rapide, puisqu’en trois mois son poids passe de 100 g à 1 kg ! Au cours de cette croissance, sa livrée se modifie en devenant beige avec des points noirs (les anglais l’appellent d’ailleurs « requin léopard ».
Depuis son arrivée en 2002 à Océanopolis, la femelle requin zèbre pond une quarantaine d’œufs par an. En l’absence de mâle, ces œufs étaient malheureusement tous vides ou non fécondés. Devant cette situation et dans le but de favoriser la reproduction de cette espèce, rarement réalisée en aquarium, l’Aquarium de la Porte Dorée (Paris) a proposé en 2007 à Océanopolis le prêt sur long terme d’un jeune mâle. A partir de 2012, des tentatives d’accouplement ont été observées, signe de l’arrivée à maturité sexuelle du mâle, puis, début 2013, cinq œufs fécondés ont été observés pour la première fois.
L’œuf, éclos le 10 juin, est le premier de cette série de cinq, les éclosions devant se poursuivre tout au long de l’été. Durant leur développement, les œufs sont régulièrement surveillés par échographie afin de suivre le développement embryonnaire.
La première phase d’élevage des juvéniles est critique car il faut réussir à leur proposer une nourriture qu’ils acceptent, leur permettant de subvenir à leurs besoins énergétiques importants pour assurer leur croissance rapide.
Comme beaucoup d’espèces de requins, les requins zèbres sont vulnérables en raison de la pression exercée par la pêche sur leurs populations. La maîtrise de leur reproduction permettra de mieux connaître leur biologie et de limiter les prélèvements dans le milieu naturel en favorisant entre aquariums publics l’échange d’animaux nés en captivité.